Le Temps epaper

La Suisse estime avoir déjà pris sa part de réfugiés

SOLENN PAULIC, BRUXELLES

La Suisse, qui a reçu plus de 58 000 réfugiés ukrainiens, ne s’engagera pas à ce stade sur de nouvelles offres d’accueil. C’est le message transmis hier à la Commission européenne qui avait invité les pays Schengen à prendre leur part face aux pays du sud de l’UE

Avec 58 000 Ukrainiens et 500 réfugiés qu’elle s’est engagée à prendre depuis la Moldavie, la Suisse affiche complet. Et à ce stade, il ne lui sera pas possible de s’engager sur un nouveau «quota» de migrants qui arriveraient en Italie ou à Malte après des sauvetages en mer. C’est le message qu’elle a passé ce lundi à la Commission européenne et aux Etats membres réunis à Bruxelles pour faire des promesses d’accueil volontaires aux «Med5» que sont l’Italie, Malte, Chypre, la Grèce et l’Espagne.

«La Suisse est prête à être solidaire en cas d’afflux», assure Agnès Schenker, porte-parole du Département fédéral de justice et police. «Mais pour le moment, il n’y a pas de crise et la Suisse accueille beaucoup de réfugiés ukrainiens, ce qui représente déjà un défi».

Les pays du sud de l’UE ont récemment demandé une assurance de soutien de leurs partenaires pour gérer les arrivées impromptues dans leurs ports ou leurs territoires. En échange de quoi, ils ont accepté d’appliquer de nouvelles dispositions contraignantes pour mieux contrôler les frontières extérieures. Ce «deal» a été acté le 10 juin à Luxembourg et la Suisse, comme 20 autres pays membres et associés à Schengen, a ensuite rallié une déclaration promettant d’aider ces pays de première ligne en cas d’arrivées importantes, sous forme d’accueil ou d’aide financière.

Berne peut se rassurer

Et il était justement question lundi pour la présidence française du Conseil de l’UE, qui s’achève jeudi, de faire le tour des engagements, les signataires étant invités à se répartir 10 000 personnes sur un an, soit l’estimation que Paris fait de ces d’arrivées par la mer chaque année.

Pour le conseiller national socialiste, Roger Nordmann, il est regrettable que Berne n’ait pas annoncé «même un tout petit contingent» de personnes, cette déclaration de solidarité constituant en effet à ses yeux un progrès dans une refonte plus large du système européen d’asile et de migration. «Mais ce que fait le pays avec les Ukrainiens reste quand même positif», dit-il.

Pour Berne, il n’est peut-être pas non plus judicieux de promettre à nouveau des places alors que les 500 réfugiés de Moldavie sont toujours attendus. Le Conseil fédéral peut toutefois se rassurer. Tous les pays membres n’ont pas été en mesure lundi de faire des promesses d’accueil et ces derniers jours, ils s’étaient seulement engagés pour 7000 places. Loin du compte pour le ministre grec de la Migration Notis Mitarachi, présent également à Bruxelles lundi, et qui a estimé que la gestion de la migration par l’UE deviendra vraiment sérieuse à partir «de 120 000 relocalisations par an».

SUISSE

fr-ch

2022-06-28T07:00:00.0000000Z

2022-06-28T07:00:00.0000000Z

https://letemps.pressreader.com/article/281629603955965

Le Temps SA