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Variations printanières à la Fondation Baur

ÉLISA DE HALLEUX Pop up! Variations de printemps autour des collections, Fondation Baur, Genève, jusqu’au 23 juillet.

Le printemps est léger et coloré à la Fondation Baur. Des fenêtres Pop Up! s’ouvrent sur des trésors issus des réserves. Chaque vitrine éphémère explore une thématique inhabituelle et nous transporte dans un univers spécifique, mis en scène avec subtilité. Les pièces réunies en de minutieuses et élégantes constellations s’accordent avec la présentation raffinée des collections permanentes. Ici, c’est le monde miniature des «petites bêtes» qui dévoile sa richesse décorative et symbolique dans les arts chinois et japonais; ou celui des fleurs de cerisiers avec la pratique traditionnelle du hanami (contemplation des fleurs). Là, c’est une ouverture sur la mythologie japonaise, autour de Raijin et Fûjin, dieux du tonnerre et du vent. Plus loin, nous découvrons Zhong Kui, divinité protectrice populaire, souvent représentée dans les estampes chinoises ou sur des objets porte-bonheur. Ailleurs se déploient de superbes kimonos de soie, brodés de fils d’or et d’argent, aux motifs variés de fleurs, de pins et de nuages.

Sélectionnés par la responsable de la médiation, Marie Wyss, sinologue et historienne de l’art, ces sujets ont été choisis pour leur capacité à raconter des histoires. C’est la transmission, et le lien avec le public, qui prime dans ce projet printanier qui voit aussi fleurir une impressionnante quantité d’activités. Dessin en nocturne, broderie chinoise traditionnelle, ikebana (arrangement floral japonais), création de livres pop-up ou de sculpture en fil de fer, découverte du haïku ou du sabre japonais, de multiples ateliers invitent le visiteur à vivre le musée autrement, en s’initiant à certains arts, en écoutant une conférence inédite, en passant un moment dans le jardin, ouvert pour l’occasion, ou dans le tea-room auprès d’Emiko Okamoto, ambassadrice du thé japonais en Suisse. Bouquet final, un instrument chinois rencontrera un instrument indien lors du concert de clôture.

On peut saluer l’initiative d’une institution qui décloisonne les frontières et ouvre les portes de la conception d’expositions, d’ordinaire réservée à la conservation, à la médiation. Une démarche qui témoigne de l’importance grandissante de cette dernière et du besoin, de la part du public, d’aborder les oeuvres à travers l’expérience et la pratique, en amateur, de la création.

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2023-06-06T07:00:00.0000000Z

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