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Présidence qatarie controversée à la conférence de l’OIT

Le ministre du Travail de l’émirat est considéré comme une personne clé dans le scandale de corruption avec l’UE. Il dirige pourtant les discussions en cours de l’Organisation internationale du travail à Genève

Ali bin Samikh al-Marri, ministre qatari du Travail, a été désigné, hier au début de la réunion, président de la 111e Conférence internationale du travail à Genève. Il présidera les discussions dans les deux prochaines semaines qui rassembleront des milliers de délégués gouvernementaux, patronaux et syndicaux des 187 Etats membres de l’Organisation internationale du travail (OIT). Il avait dès 2018, comme responsable du Comité national des droits humains, des contacts avec un ancien eurodéputé italien désormais au centre du Qatargate.

Ce scandale de corruption de parlementaires européens a notamment abouti à l’arrestation et à la détention de la vice-présidente de cette instance Eva Kaili. Le nom d’Ali bin Samikh al-Marri figure dans les investigations policières belges.

Par acclamation

Comme il avait oeuvré comme vice-président de la conférence l’année dernière pour le groupe gouvernemental, élu après avoir été désigné par la région Asie-Pacifique, celui-ci a été nommé par acclamation, sans davantage de formalité. Certains syndicats étaient toutefois favorables à un vote, inhabituel pour la présidence. Mais leur groupe à la conférence a accepté l’élection sans demander celui-ci. La porte-parole des délégués syndicaux a malgré tout averti que les travailleurs s’attendaient à ce que la présidence honore les «valeurs tripartites» et le «système de surveillance» de l’organisation.

Malgré des avancées, après la Coupe de monde de football, certains syndicalistes sur place ont relayé des «doutes» sur l’application de certaines réformes annoncées par Doha, affirme-t-elle. Et d’appeler les autorités à accélérer celle-ci.

Le ministre qatari a promis de son côté de mener «tous les efforts» requis pour que la réunion soit «couronnée de succès». Il a rappelé qu’un salaire minimal, l’abolition du système de parrains, des conditions sûres et des protections pour les travailleurs domestiques avaient été validés dans des législations au Qatar en 2021. ■

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2023-06-06T07:00:00.0000000Z

2023-06-06T07:00:00.0000000Z

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