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Trois arrêts de Bounou offrent une qualification historique au Maroc

A l’issue d’un match intense mais fermé, les Marocains ont sorti l’Espagne aux tirs au but (0-0, 3-0 t.a.b). Le Maroc, première équipe africaine en quarts de finale depuis le Ghana en 2010, affrontera samedi le Portugal

LAURENT FAVRE @LaurentFavre

Le Maroc a signé mardi en fin de journée la première surprise des huitièmes de finale de la Coupe du monde 2022 au Qatar, après six premiers matchs qui avaient tourné, parfois largement, à l’avantage des favoris anglais, néerlandais, français ou brésiliens. Les Marocains ont éliminé l’Espagne aux tirs au but, après 120 minutes de jeu stérile (0-0), grâce à trois arrêts, sur trois tirs, du gardien Yassine Bounou. D’une «panenka», le défenseur du PSG Achraf Hakimi envoyait le Maroc en quart de finale.

Le Maroc devient la seconde équipe africaine à parvenir en quart de finale de la Coupe du monde, douze ans après le Ghana lors du Mondial en 2010. Comme les Ghanéens en Afrique du Sud, les Lions de l’Atlas évoluent en terre amie au Qatar, où ils sont portés depuis le début du tournoi par une impressionnante et bruyante colonie de supporters renforcée par le public des autres pays arabes.

Mais le succès marocain repose d’abord sur une équipe extrêmement solide, l’une des rares encore invaincue dans la compétition. En quatre matchs contre la Belgique (2-0), la Croatie (0-0), le Canada (2-1) et l’Espagne (0-0), les joueurs de Walid Regragui n’ont encaissé qu’un seul but. Remarquablement organisés, très disciplinés, ils possèdent également la qualité technique nécessaire pour se sortir des contre-pressing à la récupération du ballon et, parfois, mener des contre-attaques.

Le double malheur de Sarabia

Côté espagnol, le héros malheureux se nomme Pablo Sarabia. L’ailier du PSG a touché les poteaux de Yassine Bounou deux fois en quelques minutes. A la récupération d’un centre au second poteau, son tir croisé ricochait sur le montant droit du but marocain dans la dernière minute des prolongations. Premier tireur espagnol, il voyait son envoi rebondir contre la base du poteau gauche!

Très souriant durant toute la rencontre, pourtant très tendue et intense à défaut d’être spectaculaire, Yassine Bounou a peut-être puisé dans cette décontraction le ressort nécessaire pour stopper également les tirs de Carlos Soler et du capitaine Sergio Busquets. Plus sûrement, le gardien du FC Séville connaissait bien ses adversaires du jour.

Avec trois tirs au but ratés sur trois, l’Espagne égale la «performance» de l’équipe de Suisse lors de son élimination aux tirs au but contre l’Ukraine en huitième de finale de la Coupe du monde 2006, où Marco Streller, Tranquillo Barnetta et Ricardo Cabanas avaient manqué leur affaire. La déception est immense pour La Roja, qui avait entamé le Mondial par un cinglant 7-0 contre le Costa Rica mais qui n’a plus ensuite gagné le moindre match, faisant deux fois match nul et perdant contre la Corée du Sud.

Avant le résultat, le meilleur parcours du Maroc en Coupe du monde était une défaite contre la RFA en huitième de finale de l’édition 1986 au Mexique. Les héros de l’époque s’appelaient Badou Zaki (le gardien) et les deux stars du championnat de Suisse, Mustapha El Haddaoui (Lausanne) et Aziz Bouderbala (Sion). Ils ont désormais des successeurs.

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2022-12-07T08:00:00.0000000Z

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