Le Temps epaper

La Suisse pense tirer profit de l’IRA

Une mission économique suisse se rendra aux Etats-Unis la semaine prochaine en vue de négocier une part du gâteau du plan de relance américain

R. E.

Dirigée par la cheffe du Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco), Helene Budliger Artieda, et accompagnée de représentants du secteur privé, une mission économique se rendra aux Etats-Unis du 12 au 17 décembre. Objectif: négocier la participation des entreprises suisses au plan d’investissement et de relance américain de 370 milliards de dollars prévu par l’Inflation Reduction Act (IRA).

«Cette loi peut éventuellement avoir des conséquences négatives sur l’économie suisse, affirme le Seco dans une réponse écrite au Temps. Même si la mise en oeuvre et les conséquences ne sont pas encore très claires, il convient de garder à l’esprit ses éléments protectionnistes ainsi que ceux d’autres mesures américaines.»

Le Seco tient toutefois à souligner que l’IRA ouvre la voie au plus grand plan d’investissements de l’histoire des Etats-Unis, mettant notamment l’accent sur la protection du climat. «Les mesures climatiques et énergétiques soutiennent les efforts globaux en la matière, ce qui est fondamentalement positif», écrit-il.

Le géant américain est le deuxième partenaire économique de la Suisse. En 2020, la Suisse a importé pour environ 19,8 milliards de francs de marchandises et en a exporté pour 68,8 milliards.

Comme Bruxelles, Berne craint des mesures protectionnistes notamment dans les domaines des véhicules électriques et des batteries. Selon lui, les instruments de soutien américains risquent de créer des incitations substantielles pour la production locale aux Etats-Unis par rapport à celle des sites européens, ce qui pourrait entraîner une délocalisation des chaînes de création de valeur.

S’assurer d’une égalité de traitement

«De telles mesures doivent être conçues en accord avec les règles internationales, notamment le droit de l’Organisation mondiale du commerce, rappelle le Seco. En ce qui concerne les réformes fiscales prévues, il convient de suivre la manière dont elles s’inscrivent dans le régime fiscal international et les accords bilatéraux correspondants.»

Toutefois à ce stade, la Suisse préfère regarder le côté positif de l’IRA et note que des entreprises suisses pourraient prétendre à une tranche du gâteau dans les domaines où elles sont compétitives. Du reste, Berne est déjà en contact avec les autorités américaines afin de garantir l’égalité de traitement de ses entreprises aux Etats-Unis et la question protectionniste sera abordée la semaine prochaine à Washington. ■

Economie & Finance

fr-ch

2022-12-07T08:00:00.0000000Z

2022-12-07T08:00:00.0000000Z

https://letemps.pressreader.com/article/281749863386769

Le Temps SA