Course aux Etats: Pascal Broulis prend de l’avance

Demain soir, le congrès du Parti libéral-radical vaudois élira son candidat au Conseil des Etats. L’ancien ministre des Finances paraît prendre l’avantage sur Jacqueline de Quattro

La primaire du Parti libéral-radical vaudois semble peut-être calme et silencieuse; c’est parce que ses responsables ont ordonné aux candidats, pour ne pas faire de vagues, de laisser les délégués tranquilles. «Nous avons par ailleurs, par notre propre décision, décidé de ne pas en rajouter en contactant la presse, pour garder une certaine dignité, et maintenir cette primaire dans un vase clos interne», indique Jacqueline de Quattro. En réalité, les choses sont plus tumultueuses qu’il n’y paraît.

La conseillère nationale affrontera son ancien collègue au gouvernement vaudois Pascal Broulis demain soir à Savigny, en congrès du PLR Vaud, qui élira son candidat au Conseil des Etats. «Je ne crois pas avoir muselé quiconque, mais il est vrai que nous avons donné comme consigne à nos deux prétendants de ne pas multiplier les téléphones auprès de membres pour appuyer leur candidature», acquiesce Marc-Olivier Buffat, président du PLR Vaud. «Dans quel but feraient-ils cela? Tout le monde les connaît, ça ne sert à rien d’aller à la course aux voix alors que demain soir, au terme du congrès, il faudra être en rang derrière la personne choisie. Je ne suis pas pour un royaume désuni», déclare celui qui mettra en jeu son poste lors de ce même congrès. Sa successeure est connue, puisqu’elle est seule à se présenter, il s’agit de la députée lausannoise Florence Bettschart-Narbel.

Près de 420 délégués sont attendus demain soir. Il n’est pas prévu qu’ils aient la parole: aucun tiers n’appuiera les candidats à la tribune, aucun temps de questions n’est planifié. Le président de parti a «interdit absolument» à son secrétariat général de divulguer la liste des personnes présentes. Pourtant, dans l’entourage de Jacqueline de Quattro, on affirme que Pascal Broulis a la liste dans ses mains et que ses soutiens démarchent les délégués.

Cinq minutes de présentation

«D’après ce que j’entends, des appels sont lancés des deux côtés, cela me paraît très équilibré», lâche Marc-Olivier Buffat, et ce, malgré la consigne donnée. «Je ne suis pas certain que d’appeler ou d’envoyer un e-mail puisse faire basculer une opinion. Les deux candidats ont pu envoyer 2000 signes par e-mail, sorte de petit teasing rappelant aux délégués d’être présents le 8 décembre au congrès. Ils auront chacun cinq minutes de présentation. Les gens ont déjà une opinion, ça sera difficile de les faire changer d’avis.»

Parmi les soutiens connus de Pascal Broulis, l’actuel sénateur Olivier Français. A la question du présentateur de la RTS Philippe Revaz au 19h30 de savoir s’il faudrait une femme pour lui succéder, il répond que l’important réside dans les dossiers qui seront à traiter. «Les finances, vous voyez à qui je pense!», en faisant allusion à l’ex-grand argentier. Appelle-t-il, comme on le prétend, des membres de son parti pour les convaincre de miser sur son poulain? «Je ne répondrai pas à cette question, je ne peux d’ailleurs pas appeler tous les délégués, mais Monsieur Broulis est un grand garçon, il n’a pas besoin de moi», se défend Olivier Français.

Parmi les élus contactés par Le Temps, la majorité concède de l’avance à Pascal Broulis. La députée Josephine Byrne Garelli, dont le mari, Stéphane Garelli, avait fait un plaidoyer en 2006 pour Jacqueline de Quattro, alors candidate au Conseil d’Etat, n’est pas de cet avis. «Son expérience à Berne et son soutien à la base du parti pourraient faire pencher la balance. C’est une erreur de penser que c’est «du tout cuit». Jacqueline de Quattro a encore toutes ses chances», garantit-elle. Que dit l’intéressée? «Je suis zen. Si Pascal Broulis est choisi, je m’inclinerai. Quant à moi, je suis très heureuse au Conseil national, je devrais pouvoir y conserver ma place», signale Jacqueline de Quattro.

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«Tout le monde connaît les deux candidats, ça ne sert à rien d’aller à la course aux voix» MARC-OLIVIER BUFFAT, PRÉSIDENT DU PLR VAUD