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Les revenus du carbone ont frôlé les 100 millards

L’Institute for Climate Economics a calculé que les revenus du carbone avaient presque doublé sur un an grâce à la hausse des prix des quotas européens

Les revenus du carbone dans le monde ont frôlé les 100 milliards de dollars en 2021, grâce à l’augmentation des prix des quotas sur le marché européen, selon les calculs de l’Institute for Climate Economics (I4CE).

«Les revenus du carbone ont presque doublé sur un an, passant de 53,1 à 97,7 milliards de dollars. Cette hausse est presque exclusivement le fait des marchés de quotas», conclut une étude publiée le 21 septembre, qui examine l’évolution annuelle de mars à mars.

Effet de la guerre en Ukraine

Ces revenus proviennent à la fois de taxes sur des activités polluantes et de quotas échangeables (appelés ETS ou droits à polluer). Les entreprises de certains secteurs ont un quota d’émissions à respecter: si elles polluent plus que la limite allouée, elles doivent acheter des quotas sur le marché tandis qu’à l’inverse, si elles polluent moins, elles peuvent les revendre.

Il y a ainsi eu dernièrement une augmentation du prix sur les marchés du carbone, en particulier en Europe «notamment du fait des prix de l’énergie liés à la guerre en Ukraine: les prix du gaz ont augmenté, donc on s’est retourné vers le charbon qui émet plus de CO2 que le gaz, donc les prix des quotas ont augmenté puisqu’ils sont devenus plus rares», a expliqué Marion Fetet, coautrice de l’étude.

I4CE note que pour la première fois, ce sont les ETS qui fournissent la majorité (70%) des revenus mondiaux et non plus des taxes. Or «les revenus des ETS financent plutôt des priorités environnementales clairement délimitées, les revenus des taxes alimentent le plus souvent directement les budgets généraux», souligne l’étude.

Les auteurs notent toutefois une limite: seules 20% des émissions liées à l’activité humaine de gaz à effet de serre sont couvertes par un prix du carbone. Certains gros pays émetteurs (Etats-Unis, Russie ou Brésil) ne sont pas couverts par des politiques de tarification du carbone, tout comme certains secteurs (l’agriculture ou le transport aérien international). ■

Lundi Finance

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2022-09-26T07:00:00.0000000Z

2022-09-26T07:00:00.0000000Z

https://letemps.pressreader.com/article/281835762570540

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