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Animaux, animaux et demi

Isabelle Rüf

«Il semblerait que moins les animaux tiennent de place dans notre vie, plus ils s’invitent dans notre imaginaire», constate Pierre Schoentjes. L’essayiste ne parle pas tant des chats, chiens et autres compagnons domestiques que des bêtes sauvages. Et en effet, on ne compte plus les chevreuils, les loups, les ours qui peuplent la littérature contemporaine. Nos regards se sont croisés se focalise sur ce moment de sidération qui frappe l’humain et l’animal lors d’une rencontre inattendue, cette suspension du temps avant que la fuite dissipe l’illusion d’un dialogue. Qui sommes-nous pour ceux qui nous regardent? Cette étude explore, dans la production littéraire depuis la fin du XIXe siècle, la façon dont les écrivains ont traduit cet instant. Beaucoup de femmes dans ce corpus – Colette, bien sûr, Marlen Haushofer et d’autres –, trop oubliées comme Marguerite Audoux. Parmi les Suisses, Jérôme Meizoz face à un troupeau de biches, et Beat Sterchi, qui, dans La Vache, a su montrer dès 1983 à quel point les droits des animaux sont bafoués.

■ Essai, Pierre Schoentjes, «Nos regards se sont croisés. La scène de la rencontre avec un animal», Le Mot et le Reste, 166 p.

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2022-08-13T07:00:00.0000000Z

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