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Kokoroko, de Londres à Lagos

On aurait voulu y être. Le 15 juillet dernier, ils ont enveloppé le parc La Grange, à Genève, d’une nappe aussi chaude et onctueuse qu’un coucher de soleil. Joli coup du festival Musiques en été: Kokoroko est de ces groupes qui montent en flèche, passés en quelques années des circuits underground aux colonnes des médias les plus pointus et aux scènes des grands festivals. C’est en 2019 que l’étincelle jaillit, que cet octuor londonien ensorcèle loin à la ronde avec Abusey Junction: sept minutes de douceur méditative mêlant cuivres, ligne de guitare fluide et choeurs moelleux, quelque part entre jazz, soul et fanfare. Derrière ce doux oasis aux dizaines de millions de streams, huit musiciennes et musiciens à peine trentenaires, maîtres du saxophone, du bongo ou de la trompette. Des Britanniques aux origines ouest-africaines et antillaises, déterminés à bâtir des ponts entre leurs multiples influences et à répondre à cette question: «A quoi ressemblerait notre musique traditionnelle si elle venait de Londres?»

Could We Be More, premier album très attendu, délivre une réponse en forme d’hommage multiculturel. Quinze titres vibrants, élégants, lumineux et apaisants, où l’afrobeat rencontre un groove psychédélique très seventies. Dans ce melting-pot inclassable, l’impro n’est jamais loin et la voix – simple instrument parmi d’autres – est celle de l’espoir. En dialecte nigérian, «Kokoroko »signifie «être fort». Face au chaos du monde, Could We Be More nous aide à reprendre notre souffle.

■ Kokoroko, «Could We Be More» (Brownswood Recordings)

Passe-Temps

fr-ch

2022-08-13T07:00:00.0000000Z

2022-08-13T07:00:00.0000000Z

https://letemps.pressreader.com/article/281951726596941

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