Qui possède la forêt suisse?

Dans la Confédération, la situation est l’inverse de celle de la France: 29% du 1,3 million d’hectares de forêt du pays appartiennent à environ 245 000 personnes privées, tandis que 71% sont possédés par 3500 entités publiques (communes politiques et bourgeoises, corporations, etc.).

Selon une enquête publiée en 2018 par l’OFEV, les propriétaires privés possèdent en moyenne 1,5 hectare même si, selon ForêtSuisse, l’association des propriétaires forestiers, la plupart d’entre eux détiennent moins d’un hectare. Pas moins de 94% des terrains exploités le sont pour récolter du bois-énergie, le plus souvent pour l’usage personnel du propriétaire. 15% de la forêt privée n’est pas gérée, avec un taux plus élevé dans les Alpes et le Jura. Chez les propriétaires publics interrogés par l’OFEV, les motivations principales sont similaires que chez beaucoup de privés: disposer d’une forêt saine et stable qui filtre l’eau potable, fournit un habitat pour la faune et la flore et produit des grumes et du bois d’industrie.

Compte tenu de sa situation géographique et climatique, la forêt suisse est bien moins exposée au risque d’incendie que les espaces forestiers du sud de l’Europe. Les feux sont plus fréquents au printemps, et plus nombreux dans le Tessin et les vallées des Grisons orientées au sud, rappelle l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL). Mais la multiplication des périodes de sécheresse depuis ces dernières décennies et un moindre entretien de ces espaces naturels accroissent le risque d’incendie, dont 90% sont le fait d’imprudences ou d’origine criminelle. C’est le cas de l’incendie de Loèche, allumé par un pyromane en août 2003, le plus important en Valais depuis un siècle. Trois cents hectares avaient été dévastés par les flammes, sans faire de victimes. Le WSL gère depuis 2005 une base de données recensant tous les feux de végétation en Suisse, mais son usage est réservé aux officiels fédéraux et cantonaux.

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