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«Les drogues sont testées de manière anonyme»

Après une pause pandémique de deux ans, la Street Parade fait son retour à Zurich ce week-end. Un million de fêtards sont attendus dans les rues de la ville, qui leur permettra de tester gratuitement leurs substances au sein de deux laboratoires mobiles

PROPOS RECUEILLIS PAR BORIS BUSSLINGER, ZURICH @BorisBusslinger

La Street Parade n’est rien de moins qu’un des plus grands événements de musique techno du monde. On y danse, on y boit. Et on y consomme des drogues. Cette année, comme depuis plus de vingt ans, Zurich offre la possibilité aux adeptes de pilules ou de poudres blanches de s’informer sur leur contenu exact. Bien implanté dans la plus grande ville du pays – tout comme à Bâle, Lucerne et Bienne – le service est depuis peu également disponible à Genève, alors que Vaud planche sur son instauration. Précision sur la question en compagnie de Dominique Schori, directeur de Saferparty Streetwork, le bureau responsable des laboratoires mobiles déployés lors des festivités en ville de Zurich.

Concrètement, comment fonctionne un test de drogues?

La procédure est gratuite et anonyme, nous ne demandons pas d’adresse e-mail, ni de numéro de téléphone. Selon la substance, nous récoltons entre 20 et 30 milligrammes des mains des consommateurs, qui sont ensuite testés sur place en environ 15 minutes. La drogue confiée n’est pas rendue. Comme nous avons deux laboratoires mobiles lors de la Street Parade, nous réalisons jusqu’à huit tests par heure. Une centaine par jour. Il peut y avoir un peu de file, d’autant que chaque vérification de substance s’accompagne d’un entretien de consultation.

Et que se passe-t-il lorsqu’un test montre la présence de substances toxiques?

De manière générale, nous ne donnons jamais le feu vert complet aux consommateurs. La prise de drogues comporte des risques quelle que soit la pureté du produit. Si celui-ci paraît vraiment extrêmement nocif, nous le soulignerons cependant de manière claire en déconseillant sa consommation. Mais la responsabilité finale est dans les mains des particuliers. Nous ne pouvons qu’informer de la toxicité d’un produit, pas empêcher qu’ils soient utilisés. L’expérience montre que la pandémie n’a pas eu d’influence particulière sur la qualité des substances en Suisse. Nous verrons ce qu’il en est ce week-end.

Quelle est votre relation avec la police?

Nous avons la chance d’être employés de la ville, tout comme les forces de l’ordre. Nous sommes donc en contact régulier les uns avec les autres. Nos actions respectives s’accordent au sein de la traditionnelle «politique des 4 piliers» suisse, qui se base sur la prévention, la thérapie, la réduction des risques et la répression. Nous nous occupons de la réduction des risques, alors que la police se concentre avant tout sur les plus «gros poissons». La police n’est pas là pour chicaner les consommateurs qui feraient la file devant nos laboratoires pour tester leurs produits lors de la Street Parade.

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2022-08-13T07:00:00.0000000Z

2022-08-13T07:00:00.0000000Z

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