«Les Cinq Diables» pour ouvrir le NIFFF

La manifestation neuchâteloise dévolue au fantastique s’ouvre vendredi soir avec un film français misant sur l’étrange plus que sur l’effrayant

tAu tour du Festival international du film fantastique de Neuchâtel, après deux années de contrariétés pandémiques et des éditions en ligne en 2020, puis une hybride il y a douze mois, de retrouver sa vraie configuration, avec des films à voir dans les salles, sur grand écran, et pas ailleurs. Désormais dirigé par Pierre-Yves Walder, enfant du sérail fort logiquement choisi pour succéder à Anaïs Emery, le NIFFF retrouve pour sa 21e édition sa configuration normale, avec, en marge de ses compétitions internationale et asiatique, les traditionnelles sections que sont notamment Third Kind et Ultra Movies.

Un flair hors normes

Sélectionné en mai dernier par la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes, qui l’an prochain deviendra pour plus d’inclusivité la Quinzaine des cinéastes, Les Cinq Diables ouvre ce vendredi soir les festivités. Dans ce deuxième long métrage après Ava (montré par le NIFFF en 2017), la réalisatrice française Léa Mysius raconte l’histoire d’une jeune métisse vivant avec ses parents dans une petite ville alpine. Harcelée par ses camarades à cause de sa coupe afro, elle est solitaire et très proche de sa mère. Un jour, celle-ci s’aperçoit qu’elle a un flair hors normes, qu’elle est capable de reconnaître n’importe quelle odeur.

Son hobby consiste d’ailleurs à recréer à partir de différents ingrédients des odeurs familières, comme celle de sa mère. Elle a un côté sorcier élaborant des potions magiques et en effet, elle va se découvrir un pouvoir, mais qu’elle ne maîtrise pas. Depuis que sa tante est venue se réfugier dans la demeure familiale, elle s’évanouit régulièrement pour se retrouver au milieu de moments passés liés à l’histoire trouble liant ses parents à cette tante que l’on devine à l’origine d’un drame.

A l’inverse de Julia Ducournau

(Grave, Titane), adepte de l’épate et de la provocation, Léa Mysius privilégie les ambiances et la dimension psychologique d’un récit conçu comme une sorte de boucle qui pourrait être au coeur d’un épisode de La Quatrième Dimension. Et transcendé par deux actrices au charisme incandescent: une Adèle Exarchopoulos moins boudeuse qu’à l’accoutumée et la jeune Sally Dramé, stupéfiante dans le rôle de cette enfant soudainement confrontée au monde adulte. Projeté en ouverture du NIFFF, Les Cinq Diables sortira officiellement le 31 août.

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