Il n’y a plus de Suisse en simple à Wimbledon

Dernière représentante helvétique, Viktorija Golubic s’est inclinée en deux sets (6-4 6-3) au deuxième tour face à la Tchèque Barbora Krejcikova

Sur un mur de briques qui borde le court n° 18, une plaque rappelle qu’ici John Isner et Nicolas Mahut ont joué le match le plus long de l’histoire du tennis professionnel, onze heures et cinq minutes de jeu entre le 22 et le 24 juin 2010. C’est allé un peu plus vite pour Viktorija Golubic, battue 6-3 6-4 en 1h39 au deuxième tour du simple dames par la Tchèque Barbora Krejcikova. Avec la petite Zurichoise au jeu ouaté, c’est la dernière représentante helvétique qui disparaît des tableaux de simple, après seulement quatre jours.

En temps normal, l’élimination précoce de Golubic, quart-de-finaliste l’an dernier, aurait été une mauvaise affaire comptable. Comme il n’y a pas de points WTA cette année à Wimbledon, c’est juste une déception sportive. Mais pouvait-elle réellement faire mieux face à la 14e joueuse mondiale, championne de Roland-Garros en 2021 et de plus en plus à l’aise sur le gazon?

«Je n’ai pas l’impression d’avoir raté mon match, j’ai même plutôt bien joué, je trouve, estima Viktorija Golubic en salle d’interview. Au premier set, par exemple, il me semble que j’étais plus dangereuse sur ses jeux de service que l’inverse. Mais le problème avec Krejcikova, c’est qu’elle fait mal sur un ou deux coups de raquette et que tout va très vite.

Elle est capable de mettre la pression soudainement et c’est dur de réagir.»

De son côté, la Tchèque se félicitait de s’être sortie sans dommage d’un match possiblement compliqué pour elle. «Golubic est une excellente joueuse sur herbe. Elle a une main superbe, elle sait ce qu’elle fait, c’est très difficile face à elle et j’ai eu de la peine en début de match. La clé pour moi a été de mettre du rythme dans les échanges et de saisir chaque opportunité de lui mettre la pression.»

Puissantes accélérations

Ainsi, après avoir remporté assez aisément ses premiers jeux de service et obtenu une balle de break à 1-1 dans la première manche, Viktorija Golubic éprouva de plus en plus de mal à retourner les puissantes accélérations de coup droit de la Tchèque. A 4-3, Barbora Krejcikova réussissait à prendre un jeu d’avance et concluait la manche sur son jeu de service suivant.

Mise sous pression, Golubic peina à remporter le premier jeu suivant. Elle s’en sortit et réussit même un break pour mener 3-1, service à suivre. Krejcikova réagit aussitôt: elle empochait quatre jeux de suite et prenait une avance décisive. Golubic ne déméritait pas, les échanges étaient toujours disputés, avec plusieurs balles de break de part et d’autre mais la Tchèque finissait à chaque fois par emporter la décision.

Une base plus solide

Ce match fut à l’image du parcours des représentants de Swiss Tennis dans ce tournoi de Wimbledon. Le bilan comptable est médiocre – sept éliminations au premier tour, une seule victoire – mais le contenu est plus nuancé. Seuls Henri Laaksonen et Jil Teichmann, qui n’ont pas une passion démesurée pour le gazon, ont déçu. Comme Golubic, Stan Wawrinka est tombé sur plus fort que lui (Jannik Sinner). Belinda Bencic et Marc-Andrea Hüsler ne sont pas passés loin de l’emporter et Alexander Ritschard a fait mieux que se défendre pour sa première participation en Grand Chelem face à Stefanos Tsitsipas.

Après trois décennies à briller avec deux joueurs (Rosset-Hlasek, Hingis-Schnyder, Federer-Wawrinka), Swiss Tennis s’efforce de reconstruire une pyramide qui s’élèvera sans doute moins haut mais à la base plus solide. Sept jeunes filles et garçons, dont le Genevois Kilian Feldbausch, participeront ainsi aux épreuves juniors qui débutent samedi.

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«Je n’ai pas l’impression d’avoir raté mon match, j’ai même plutôt bien joué, je trouve» VIKTORIJA GOLUBIC