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Victime de nombreux déboires, Swiss fait acte de contrition

RAM ETWAREEA

Annulations de vols, retards, longues attentes aux aéroports de Genève, Zurich et Bâle, la compagnie aérienne nationale admet que les voyages ne se déroulent pas dans les meilleures conditions. En cause, les goulots d’étranglement à divers niveaux

Carsten Spohr, le directeur général du groupe Lufthansa, également propriétaire de Swiss, promet qu’à l’été 2023, le trafic aérien aura retrouvé toute sa stabilité et sera encore plus «performant» et «fiable». A présent, ce n’est en tout cas pas le cas. Dans une lettre adressée cette semaine aux passagers fidèles du groupe qui, outre Lufthansa, comprend Swiss, Austrian Airlines, Brussels Airlines et Eurowings, le patron du groupe prend les devants et explique la cacophonie qui règne à la veille des grands départs des vacances.

En effet, il ne se passe pas un jour où des vols ne sont pas retardés, voire annulés sans que les passagers en soient informés au préalable. Sans oublier les longues attentes pour effectuer les formalités d’usage à l’aéroport.

«Malheureusement, avec le début de l’été dans l’hémisphère nord et la levée des restrictions de voyage, tous les acteurs de l’aviation atteignent quotidiennement les limites des ressources disponibles, écrit Carsten Spohr. Et la montée en puissance du trafic aérien, qui est passé de presque zéro à près de 90% aujourd’hui, ne se déroule manifestement pas avec la fiabilité, la robustesse et la ponctualité que nous aimerions vous offrir à nouveau. Nous ne pouvons que nous en excuser, mais tenons néanmoins à jouer la carte de la transparence.»

La situation ne s’arrangera pas ces prochaines semaines. «En raison de la hausse continue du nombre d’infections de covid dans certains pays d’Europe ainsi que d’importants problèmes de capacité et de grèves dans certains aéroports européens, les problèmes se sont aggravés à l’approche de la saison des voyages, a confirmé jeudi une porte-parole de Swiss dans une note écrite au Temps. Des temps d’attente plus longs sont probables.»

La compagnie se veut toutefois rassurante pour les passagers au départ de Genève, Zurich ou Bâle. «Le fait est que les aéroports suisses sont mieux préparés et que Swiss a également pris ses dispositions et adapté ses horaires de vol à titre préventif», ajoute-t-elle.

Pour maintenir un service digne, Swiss a préféré annuler des vols. Au total, 2% sur la période août-octobre, soit 676 sur 31 414 vols prévus ont été biffés. Ces annulations sont la conséquence de réductions de fréquences, notamment de certaines destinations sur les vols courts et longs. Une seule ligne, celle de Zurich-Nuremberg a été temporairement supprimée entre juillet et octobre. Les vols entre Zurich et Vienne seront assurés par Austrian Airlines, la compagnie soeur de Swiss, probablement jusqu’à la fin de l’horaire d’hiver 20222023. En réalité, la compagnie a annulé des vols dès avril pour pouvoir assurer les autres dans de meilleures conditions.

Campagne de recrutement en cours

Les suppressions de vols sont dues à un manque de ressources, y compris humaines, dans l’ensemble de l’industrie aérienne, comme celles annoncées également par EasyJet, mais aussi aux goulots d’étranglement dans le contrôle aérien en Europe et chez les prestataires de services au sol et aéroportuaires dans le monde entier, y compris chez Swiss.

«Nous espérons que l’allègement volontaire de notre programme minimisera le risque d’annulations ou de modifications d’horaires, déclare Swiss. Pour faire face à la pénurie de personnel, une campagne de recrutement est en cours et se concentre dans le pays.»

«La montée en puissance du trafic aérien ne se déroule pas avec la fiabilité, la robustesse et la ponctualité que nous aimerions vous offrir à nouveau»

CARSTEN SPOHR, DIRECTEUR GÉNÉRAL DU GROUPE LUFTHANSA, MAISON MÈRE DE SWISS

ECONOMIE

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2022-07-01T07:00:00.0000000Z

2022-07-01T07:00:00.0000000Z

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