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Le festival Nova Jazz fait cap à l’Est

ARNAUD ROBERT Nova Jazz, Yverdon-les-Bains, jusqu’au 30 janvier, www.novajazz.ch

Très joli festival dont les thématiques visent toujours juste, Nova Jazz propose cette année une route vers l’Orient, qui mène de la Suisse à l’Arménie. «Sur la route d’Erevan» s’achève par un concert événement du meilleur trio de la planète, celui de Tigran Hamasyan. Le natif d’Arménie, qui a tout conquis à Los Angeles et dans les terres sacrées du jazz international, est passé en quelques années de jeune virtuose auquel certains reprochaient sa trop grande aisance à un maître de l’intériorité et de la quête éperdue de répertoires intacts. On aime évidemment que son batteur soit un Genevois: Arthur Hnatek.

Autour de cette promesse puissante de voir le Tigran Hamasyan Trio dans une salle relativement intime, après des concerts dans les philharmonies européennes, le festival fomente une affiche où les arguments abondent. Eyot, très jeune quartet aux inspirations serbes, aux modes tournicotés et aux rythmiques complexes, ouvre ce bal nomade. La sublime chanteuse arménienne Areni Agbabian, compagne de route de Tigran Hamasyan, présente son duo avec le batteur Nicolas Stocker qu’on avait déjà repéré dans les alentours du bonze zurichois Nick Bärtsch. Autre voix du label allemand ECM que l’on connaît bien ici, Elina Duni rameute son fascinant orchestre où la guitare de Rob Luft glisse sous son timbre éthéré des perles de pluie.

Un hommage à Emir Kusturica et son No Smoking Orchestra, sa dégaine de routier de la fête, rassemble des forces locales dont le violoniste Baiju Bhatt, le trompettiste Michaël Conus et le directeur lui-même de la manifestation, le bassiste André Hahne. Ils joueront des thèmes du Temps

des Gitans ou d’Underground, avec la verve de ceux qui raffolent des musiques lorsqu’elles dérapent.

Autre création, celle du Hemu Jazz Orchestra, qui invite le saxophoniste et compositeur Ilhan Ersahin, connu pour son quartet Instanbul Sessions et figure de l’avant-garde new-yorkaise. La direction artistique de l’affaire est confiée au percussionniste Cyril Regamey. Dernier concert de cette édition, la chanteuse et pianiste Macha Gharibian travaille au corps ses racines arméniennes et ses notes sans qu’on ne sache très bien lesquelles relèvent de la génétique ou de l’inspiration.

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2022-01-28T08:00:00.0000000Z

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