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Envolée des investissements dans les fintechs

FINANCEMENTS Les start-up suisses spécialisées dans les nouvelles technologies financières ont levé 850 millions de francs en 2021, quatre fois plus qu’en 2020

SÉBASTIEN RUCHE @sebruche

Les start-up suisses actives dans les technologies financières ont levé quelque 850 millions de francs l’an dernier, soit près de quatre fois plus qu’en 2020, selon le Venture Capital Report de la SECA, l’Association suisse des investisseurs en capital et de financement, publié jeudi. Le secteur a attiré la plus importante levée de fonds de l’année en Suisse, avec les 584,5 millions de francs enregistrés par le spécialiste de l’assurance Wefox, l’entreprise qui veut rendre «l’assurance plus simple, pour tous ceux qui ont la tête ailleurs».

Les fintechs suisses ont organisé 45 tours de financement l’an dernier et, outre Wefox, deux autres jeunes pousses intègrent le top 20 des plus importantes opérations de capital-risque en 2021: la vaudoise ZoodPay, active dans les paiements échelonnés, ou Concordium, un acteur de la blockchain, qui ont respectivement levé 35 et 33 millions.

«L’importante opération de Wefox explique une bonne partie de cette augmentation, mais on constate également que la taille des tours de financement a augmenté partout dans le monde. Il y a davantage d’argent investi dans le capital-risque et les grands acteurs anglo-saxons commencent à investir sur des marchés non anglophones, comme la France, l’Allemagne et donc la Suisse», analyse Guillaume Dubray, un des dirigeants de Polytech Venture, une société de capital-risque basée à l’EPFL.

Ambitions plus globales

Les fintech se sont distingués l’an dernier à travers des tours de financement importants et la participation d’investisseurs étrangers, souligne le rapport de la SECA. Créé en 2019, le spécialiste de la gestion des dépenses des entreprises Yokoy est ainsi mentionné pour avoir levé 24 millions l’an dernier auprès d’un consortium comprenant notamment Balderton Capital, l’un des principaux acteurs du capital-risque anglais. Autre exemple, le zurichois Ledgy a reçu des capitaux du fonds Sequoia Capital, un grand nom de la Silicon Valley, dans le cadre d’un tour de table à 24 millions.

Si ces start-up suisses séduisent davantage à l’étranger, c’est aussi car «elles ont maintenant des modèles d’affaires plus susceptibles d’être développés hors de leur marché domestique; davantage d’entrepreneurs suisses ont des stratégies globales», reprend Guillaume Dubray, par ailleurs fondateur de l’incubateur fintech Fusion à Genève et cofondateur d’une start-up active dans l’immobilier, Neho.

Autre raison, «le ticket médian pour un tour de financement d’une fintech a été de 4,6 millions de francs, bien plus élevé que pour les start-up actives dans la technologie en général (1,8 million), observe Thomas Heimann, secrétaire général adjoint de la SECA. Probablement parce que le secteur financier exige des investissements plus importants et la demande est forte pour des solutions qui permettent de numériser l’activité bancaire.»

Au sein des fintechs, le rapport de la SECA n’identifie pas de tendance globale ou de spécialité qui aurait particulièrement focalisé l’attention des investisseurs. Le secteur est en effet diversifié.

Economie & Finance

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2022-01-28T08:00:00.0000000Z

2022-01-28T08:00:00.0000000Z

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