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La cuisine, un outil pour intégrer les réfugiés

VÉRONIQUE ZBINDEN @VroniqueZbinden Cuisine Lab Genève.

tAu printemps 2022, un formidable projet devrait voir le jour dans la nouvelle Cité internationale du Grand Morillon, au coeur du quartier genevois des Nations. Agora sera un restaurant géré par une équipe de chefs réfugiés, encadrée par des professionnels. On y proposera un cursus de formation complet, des cours de français, divers événements culturels et des stages de six mois. Enfin et surtout, la clientèle y découvrira une cuisine nomade, inspirée des spécialités de Syrie, d'Iran ou d'Afghanistan, notamment…

Une soirée de gala a bientôt lieu afin de contribuer à son financement. Les chefs réfugiés Gaayathryi Sathasivam, Saba Temelso, Sajad Fothui et

Talal Rankousi seront coachés par le chef étoilé Thomas Frebel (Inua à Tokyo, Noma à Copenhague), parrain de l'association, pour proposer des spécialités de leurs pays d'origine. Les accords mets-vins seront imaginés par la Master of Wine Amanda Wassmer-Bulgin (Memories, à Bad Ragaz). Et le repas suivi d'enchères offrant notamment des repas privés signés Thomas Frebel.

A l'origine du projet, l'énergie visionnaire de Sarah Hoibak, Dan Stein et une dizaine d'autres bénévoles. Le projet a commencé par un pop-up en 2016: «C'était l'époque des premières vagues de réfugiés de Syrie, accueillis dans des conditions souvent difficiles, explique Sarah. Nous avons organisé un repas aux Pâquis pour sortir les gens de leurs foyers et leur offrir un lieu de rencontre avec la population, en utilisant la cuisine pour communiquer. Ça a été un vrai déclic.» Ainsi est né Cuisine Lab – association de bénévoles – avec son service traiteur assuré par des réfugiés de Syrie, du Sri Lanka, d'Erythrée ou d'Iran. Des dizaines de repas ont suivi, 150 réfugiés ont servi plus de 5000 clients; un événement avec Al Gore, un autre avec Kofi Annan lui ont donné une visibilité auprès de la communauté internationale. Mais le covid a mis en lumière la fragilité de l'édifice: «Les réfugiés ont besoin de stabilité et d'un travail à plein temps, mais aussi de se former en cuisine et en français, la langue restant l'obstacle majeur à des engagements ultérieurs», explique Sarah Hoibak.

■ Samedi 6 novembre, 18h30, restaurant La Vie des champs, chemin de La Vy-des-Champs 15, Genève.

Prix des places: 250 francs, www.cuisinelab.ch

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2021-10-27T07:00:00.0000000Z

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