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A cent jours du lancement, le covid plane sur Pékin

LAURENT FAVRE/AFP

Deux importants marathons ont été annulés. Les autorités ne veulent prendre aucun risque à trois mois de Jeux qui doivent convertir la population chinoise aux sports d’hiver

Dans la culture sportive, le marathon est étroitement associé aux Jeux olympiques. Mais c’est au nom de ces mêmes Jeux olympiques, qui doivent se tenir à Pékin du 4 au 20 février 2022, que le gouvernement chinois vient d’annuler coup sur coup deux marathons, celui de Wuhan, qui devait se courir le dimanche 24 octobre, et celui de Pékin, prévu le dimanche 1er novembre.

Une bulle sanitaire

La frustration des quelque 56000 concurrents inscrits à l’une ou l’autre épreuve ne pèse pas lourd en comparaison des enjeux. Première ville à organiser des Jeux d’été puis d’hiver, Pékin redoute un retour de l’épidémie de Covid-19, partie de la province du Wuhan il y a bientôt deux ans mais quasiment éradiquée sur le territoire chinois depuis le printemps 2020. De nouveaux cas, quelques centaines tout au plus dans ce pays de 1,4 milliard d’habitants, ont été recensés à partir d’un foyer épidémique en Mongolie intérieure. Ils ont suffi à justifier des campagnes de dépistage dans 11 provinces.

A Pékin, qui compte une quinzaine de cas depuis une semaine, la municipalité a demandé aux habitants d’éviter les voyages «non essentiels» hors de la capitale ainsi que les rassemblements à grande échelle. L’accès aux cinémas, parcs, musées et autres lieux fermés a été limité à 75% de la jauge normale, les 23000 habitants d’un quartier de la banlieue nord de la capitale ont reçu l’ordre de rester chez eux après le dépistage de neuf cas, et trois enquêtes ont été ouvertes pour non-respect supposé des règles sanitaires.

Le passage symbolique, ce mercredi, des 100 jours avant la cérémonie d’ouverture ne devrait pas être fêté avec beaucoup d’emphase, toujours en raison des restrictions sanitaires liées au coronavirus. Les Jeux de Pékin, organisés seulement six mois après ceux de Tokyo, se tiendront dans une bulle sanitaire qui isolera les sportifs du reste de la population. C’est déjà le cas pour les dix test events (des épreuves internationales qui servent de répétition générale) organisés durant le mois d’octobre sur les futurs sites olympiques.

Répandre le virus du ski

En février, athlètes et suiveurs devront soit être vaccinés soit respecter une quarantaine de 21 jours à leur arrivée. Contrairement à Tokyo, le public sera autorisé mais uniquement local. Ce ne sera pas un gros problème pour les autorités chinoises. Si les Jeux d’été 2008 avaient pour but de marquer le retour du pays au premier plan mondial, les Jeux d’hiver 2022 doivent servir à promouvoir les sports d’hiver, une industrie que le gouvernement entend développer en convertissant 300 millions de nouveaux adeptes.

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2021-10-27T07:00:00.0000000Z

2021-10-27T07:00:00.0000000Z

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