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Les Soudanais coupés du monde

Alors que les manifestations se poursuivaient hier, les vols vers et depuis l’aéroport de Khartoum sont suspendus

«Pas de retour en arrière possible», scandaient des Soudanais hier à Khartoum, ville morte au lendemain d’un coup d’Etat et du décès de quatre manifestants qui protestaient après l’arrestation de la quasi-totalité des dirigeants civils par les militaires, avec lesquels ils partageaient le pouvoir. Le centre de la capitale, Khartoum, restait bloqué par les manifestants avec des pierres, des branchages et des pneus brûlés, tandis que les forces de sécurité étaient déployées avec leurs blindés sur les ponts et les grands axes.

Déjà coupés du monde avec des connexions internet et téléphoniques qui vont et viennent, les Soudanais ne peuvent désormais plus quitter le pays: les vols en direction et à partir de l’aéroport de Khartoum ont été suspendus jusqu’à samedi.

Le général Burhane s’est exprimé publiquement pour la première fois. Sous le feu des critiques qui l’accusent d’avoir «trahi» la «révolution» de 2019 au Soudan ayant chassé du pouvoir l’autocrate Omar el-Béchir, le général Abdel Fattah al-Burhane a expliqué hier avoir dissous toutes les autorités de transition composées de civils et de militaires car «certains attaquaient l’armée et incitaient contre cette composante essentielle de la transition».

Condamnation européenne

Il s’est aussi exprimé sur le sort du premier ministre Abdallah Hamdok, dont la communauté internationale réclame la libération depuis son arrestation lundi: il est «chez moi», a assuré le chef de l’armée. Economiste de l’ONU devenu le visage civil d’une transition post-dictature partagée avec les militaires, Abdallah Hamdok a été enlevé avec son épouse, nombre de ses ministres et les autres dirigeants civils de la transition lundi à l’aube.

L’ONU demande la libération du premier ministre, tandis que Washington a déjà «suspendu» une aide de 700 millions de dollars au Soudan, dans la mesure où la perspective des premières élections libres semble de plus en plus compromise. L’Union européenne a condamné hier soir le coup d’Etat et menacé de suspendre son soutien financier si les militaires ne rendent pas le pouvoir immédiatement. «Cette tentative de saper la transition du Soudan vers la démocratie est inacceptable», a averti le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

International

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2021-10-27T07:00:00.0000000Z

2021-10-27T07:00:00.0000000Z

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