Le mauvais film de la 5G en Suisse

C’est un nouvel épisode dans un film qui dure, et qui, en plus, n’est pas très bon. Ce film, c’est celui de la 5G en Suisse. Depuis plus de deux ans et demi, opposants à cette technologie et opérateurs s’affrontent à coups d’avis de droit, de prises de position et de quelques décisions politiques. L’affaire devient totalement incompréhensible pour les citoyens et elle est loin d’être finie: il faudra encore sans doute plusieurs mois, voire plusieurs années, avant que la situation s’éclaircisse.

Le dernier épisode, c’est la recommandation toute récente de la Conférence suisse des directeurs des travaux publics, de l’aménagement du territoire et de l’environnement (DTAP), qui recommande aux cantons de suspendre pour l’instant la procédure sommaire. Jusqu’à présent, il était possible, pour les opérateurs, de transformer facilement une antenne 4G en 5G, sans que cela puisse faire l’objet d’un recours. Une facilité évidemment très importante pour les opérateurs, qui font face, lorsque des recours sont permis, à de vives oppositions locales.

Du coup, cet avis plonge tout le monde dans l’inconnu: les cantons ne savent pas vraiment quoi décider, la DTAP demandant même à la Confédération de clarifier plusieurs points. Les opérateurs, qui espèrent que la situation sera vite clarifiée, risquent tout de même, au pire des cas pour eux, de devoir mettre à l’enquête des antennes déjà modifiées. Et cet avis va évidemment remotiver des opposants à la 5G qui ne sont pas encore parvenus à aboutir avec une initiative populaire.

Du coup, les regards se tournent une nouvelle fois vers le Conseil fédéral. Sans doute par manque de courage, il n’avait pas voulu se prononcer sur plusieurs moratoires cantonaux, alors même qu’ils ne semblaient pas entrer dans le cadre de la loi. Désormais, les autorités fédérales doivent clarifier les points mis en avant par la DTAP.

Le film tire en longueur, mais sa fin est tout de même déjà connue: les opposants freinent le déploiement de la 5G par tous les moyens possibles, mais ils n’obtiendront très certainement rien d’autre que des retards. Il faudra sans doute plusieurs années de plus que prévu aux opérateurs pour parvenir à leurs fins. Mais il semble acquis que la Suisse sera tout de même, à terme, couverte par cette technologie.

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