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Les favoris battus, les Jeux se cherchent une star

LAURENT FAVRE @LaurentFavre

Après l’élimination de Naomi Osaka et les problèmes de Simone Biles, deux personnalités du sport mondial ont chuté vendredi: Novak Djokovic battu en demi-finale par Alexander Zverev et Teddy Riner «seulement» en bronze au judo

Il était l’athlète le plus populaire du village olympique. Celui avec qui tout le monde voulait faire un selfie. Et ça lui faisait du bien, à Novak Djokovic, pas toujours apprécié à sa juste valeur par ailleurs. Le Serbe comptait offrir deux médailles d’or à son pays, en simple et en double mixte, avant de partir à la conquête du Grand Chelem en septembre à New York. Invaincu depuis 22 matchs, il s’est effondré en demi-finale du simple messieurs après avoir mené 6-1 3-2 break à suivre face à l’Allemand Alexander Zverev, vainqueur 1-6 6-3 6-1.

Novak Djokovic, éliminé aussi en double mixte, peut encore se consoler avec le bronze. Comme le judoka Teddy Riner, surpris en quart de finale par le Russe Tamerlan Bashaev (le titre est revenu au Tchèque Lukas Krpalek). Au pays du judo, un troisième titre consécutif dans la catégorie reine des lourds aurait fait de lui un dieu vivant. Redescendu sur terre, le Français s’est satisfait de sa quatrième médaille en quatre Jeux (deux or, deux bronze).

A chaque édition son héros

Avant eux, les deux grandes stars féminines (les deux seules, avec peut-être la footballeuse Megan Rapinoe, à dépasser leur sport), la joueuse de tennis japonaise Naomi Osaka et la gymnaste américaine

Simone Biles, avaient prématurément disparu. Définitivement pour Osaka, éliminée au troisième tour, peut-être temporairement pour Biles, mise au repos en espérant retrouver ses repères émotionnels et artistiques.

Avec ces aléas, les Jeux de Tokyo se cherchent toujours une star, un visage emblématique auquel ils resteront associés, comme Munich 1972 et Mark Spitz,

Montréal 1976 et Nadia Comaneci, Los Angeles 1984 et Carl Lewis, Barcelone 1992 et le Dream Team. Cela aurait pu être Roger Federer et/ou Rafael Nadal, mais les deux (autres) légendes du tennis ont préféré regarder ça à la télévision.

Michael Phelps ne fut pas la star d’une olympiade mais de quatre, d’Athènes 2004 à Rio 2016, avec un record de 23 titres olympiques (28 médailles au total). Le trou qu’il laisse est béant, d’autant qu’il partagea les lauriers à partir de Pékin 2008 avec Usain Bolt, 8 titres olympiques, lui aussi retraité après Rio. «Lightning» Bolt avait une vraie prédisposition pour attirer la lumière. «Je suis une légende vivante. Faites ma gloire. Je ne veux voir que ça dans les journaux», lançait-il aux médias après son triplé à Londres en 2012.

Tout le contraire de Caeleb Dressel, le roi du sprint en natation, qui peut cumuler plusieurs titres dans le Centre aquatique olympique mais qui a bien précisé après avoir remporté le 100 m nage libre qu’il «ne cherche pas à être une star». En athlétisme, la sprinteuse américaine Sha’Carri Richardson en avait le talent, le look (un style à la Florence Griffith-Joyner) et la personnalité (tendance Black Lives Matter) mais elle a été exclue des Jeux pour un contrôle antidopage positif au cannabis.

Et si c’était Doncic?

Les stars NBA du Team USA peuvent encore se réveiller mais elles ont été jusqu’ici battues collectivement par la France et individuellement par Luka Doncic. Si le prodige des Dallas Mavericks amène la petite Slovénie au sommet de l’Olympe, ce sera peut-être bien lui la star des Jeux. Il paraît qu’il est lui aussi très demandé au village olympique.

Michael Phelps ne fut pas la star d’une olympiade mais de quatre. Le trou qu’il laisse est béant

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2021-07-31T07:00:00.0000000Z

2021-07-31T07:00:00.0000000Z

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