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Une semaine d’action climatique à Zurich

BORIS BUSSLINGER @BorisBusslinger

Incendies, inondations, crise sanitaire, les catastrophes s’enchaînent cet été, au plus grand dam des écologistes. Pour dénoncer les émissions dégagées par la finance suisse, ils se réunissent toute la semaine à Zurich. Avant d’aller manifester à Berne

«Our house is on fire!» Notre maison est en feu. Accrochée comme un pendentif au rebord de Monbijou (un pont bernois), la banderole fixée ce jeudi par des activistes climatiques n’était qu’un début: le coup d’envoi d’une semaine d’action militante en ville de Zurich. La fin de l’été pourrait être agitée dans la plus grande cité suisse, dont le centre devrait être «bloqué» par Extinction Rebellion début octobre.

Les travailleurs de la finance invités pour débattre

Tentes, cuisines improvisées et pédaliers producteurs d’électricité ont éclos ce vendredi sur le terrain vague de l’ancien stade zurichois du Hardturm. C’est sur cette friche située à un jet de pierre de la Limmat que des activistes climatiques ont prévu de passer la semaine – avec la bénédiction des autorités zurichoises – à l’appel du mouvement Rise up for Change (Levezvous pour le changement). Réunion de plusieurs collectifs tels que Break Free, la Grève du climat ou encore Extinction Rebellion (XR), le «camp climatique» a un programme chargé.

Participation à la «critical mass» (manifestation à vélo mensuelle) ce vendredi, formations à l’action non-violente samedi et dimanche puis, le reste de la semaine, plénums de tous types, visionnage de films, danse, musique et préparation du raout final prévu vendredi prochain: une grande manifestation sur la place Fédérale, soutenue par les Verts et le PS. Les activistes invitent cordialement «les travailleurs du secteur de la finance» à rejoindre la manifestation mercredi prochain «pour parler de nos revendications et de nos solutions».

Les émissions de gaz à effet de serre issues du secteur bancaire sont la cible principale de la semaine de mobilisation. Dans une lettre ouverte adressée à la place financière suisse – et plus particulièrement à Credit Suisse – Rise up for Change exige «l’arrêt des investissements dans le charbon, le gaz et le pétrole» et «la transparence des flux financiers». «Sans se faire trop d’illusions», indique l’une des porte-parole du camp. «Mais sans abandonner la partie pour autant.»

Nouvelle capitale activiste?

En marge du campement, dont l’organisation pourrait être troublée dès demain par une météo maussade, «des actions hors agenda officiel» sont à l’étude, souligne la même communicante, «comme le blocage de l’une ou l’autre route». Si l’intention devait se réaliser, cela pourrait ne représenter qu’un échauffement dans les rues de Zurich.

Le mois dernier, cinq militants de XR ont remis une missive au Conseil fédéral annonçant le «blocage» de la ville début octobre – à moins que le gouvernement n’accède à ces trois revendications d’ici au 20 septembre: «dire la vérité et déclarer l’urgence climatique et écologique», «agir maintenant contre la destruction des écosystèmes et réduire les émissions à zéro d’ici à 2025» et «mandater des assemblées citoyennes tirées au sort pour dépasser les divisions politiques».

Comme il paraît improbable que l’exécutif suisse donne suite à ces commandements, les Zurichois semblent devoir se préparer à l’événement. Celui-ci ne manquera pas de crisper les camps en présence dans une ville où les actions écologistes gagnent actuellement en importance.

La «critical mass» zurichoise, à laquelle les participants de Rise up for Change ont prévu de participer, prend par exemple une ampleur sans égale, réunissant jusqu’à 5000 vélos sur les routes de la ville. L’attitude à adopter face aux cyclistes a suscité plusieurs interventions au Conseil municipal de la part de politiciens PLR et UDC excédés, qui demandent plus de fermeté vis-à-vis de l’événement. Les actions de désobéissance civile prévues cet été ne manqueront pas d’alimenter le débat.

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2021-07-31T07:00:00.0000000Z

2021-07-31T07:00:00.0000000Z

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