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Beyrouth, mon amour

LISBETH KOUTCHOUMOFF ARMAN

◗ Dans Mon port de Beyrouth. C’est une malédiction

ton pauvre pays! Lamia Ziadé ouvre au lecteur une porte pour comprendre la spirale du pire qui étreint son pays, le Liban. Acclamée déjà pour ses trois précédents ouvrages (O nuit, ô mes yeux; Ma très grande

mélancolie arabe;By bye Babylone), elle signe ici un nouveau mariage entre textes et dessins pour raconter, de l’intérieur, l’explosion des silos du port qui a ravagé la ville le 4 août 2020. Elle remonte à ses souvenirs d’enfance, aux soirées de Nouvel An dans l’appartement de sa grand-mère dont les fenêtres donnaient sur la vue splendide du port. Elle évoque ce grand-oncle Henry, brillant représentant d’une génération attachée au multiculturalisme, qui a conçu, dans les années 1960, la partie moderne du port, précisément celle qui a volé en éclats dans l’explosion. Elle pointe la mainmisse de clans mafieux sur la vie politique du pays et le déclin tragique qui en a résulté. Elle rend hommage, en dessin, aux victimes du 4 août, point d’orgue assourdissant d’une dégringolade qui se poursuit.

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2021-05-08T07:00:00.0000000Z

2021-05-08T07:00:00.0000000Z

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