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A Bruxelles, un «green pass» encore en discussion

SOLENN PAULIC, BRUXELLES

Le «certificat vert» européen doit en principe simplement faciliter le franchissement de frontières dans l’UE et dans Schengen dès la fin juin. Les eurodéputés réclament en échange de lever les restrictions en place

Réclamé par le sud de l’Union européenne (UE) pour sauver l’été, le «green pass» européen sera-t-il le sésame attendu pour voyager de nouveau librement dans la zone? C’est tout l’enjeu des négociations qui se sont ouvertes avec le Parlement européen (PE). Une nouvelle réunion de négociation est prévue ce 11 mai pour dégager un accord.

Avec ce certificat – sur smartphone ou sur papier – prouvant qu’ils ont été vaccinés, testés récemment négatifs ou sont remis du covid-19, les voyageurs intra-UE/ Schengen pourront en théorie franchir plus vite les frontières, le format interopérable et reconnu par tous ayant pour effet de raccourcir les contrôles. Un projet pilote a été lancé cette semaine entre vingt pays pour tester le dispositif technique.

Mais, pour le PE, les restrictions doivent tomber automatiquement pour les personnes munies de ce document, entre tests à l’arrivée ou quarantaine, sinon ce «green pass» ne serait qu’une condition de plus à remplir pour circuler. C’est non pour les Etats membres, qui veulent garder la main. Mais «si la situation est bonne cet été, pourquoi garder des mesures drastiques?» s’interroge une experte qui anticipe des assouplissements.

Autre question à trancher: les droits supplémentaires que ce certificat européen donnera au niveau national. Permettra-t-il ainsi de se rendre dans un musée si un pays impose un tel pass sanitaire à ses résidents? En principe, oui.

Les élus réclament aussi la gratuité des tests PCR pour les personnes dotées du «green pass», tests dont le prix varie selon les pays. Le remboursement des actes de santé relève des compétences nationales: les Etats membres ne veulent donc pas en entendre parler.

Un autre point à résoudre concerne les vaccins repris dans le certificat, le problème étant posé avec la Hongrie et son utilisation du Spoutnik V et du Sinopharm. Les Etats membres ont laissé une porte ouverte, en plus des vaccins de l’agence européenne EMA, à ceux repris dans la liste d’urgence de l’OMS. Mais le PE ne se concentre que sur les vaccins de l’EMA par souci de «confiance».

Enfin, le PE aimerait aussi que les certificats soient en vigueur le moins longtemps possible, mais les Etats membres ont fixé une durée de 12 mois. Ils doivent encore s’entendre sur la façon de prouver le rétablissement après le covid-19, le PE demandant des tests sérologiques plutôt que des PCR.

Les pays associés à Schengen, comme la Suisse, ont été invités à mettre en place le même système que les Vingt-Sept. La Suisse recevra ainsi probablement dans peu de temps une décision rendant son propre «green pass» équivalent avec celui de l’Union. Il faudra ensuite trouver des astuces pour les pays tiers ne disposant pas de ce système, comme les Etats-Unis. L’UE devra déclarer «adéquats» les certificats émis par d’autres pays tiers et discute actuellement avec les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou Israël. Les touristes des pays tiers pourront aussi demander l’outil européen. Mais, pour venir, ils devront être vaccinés ou arriver d’une zone sans risque pour l’Union. ■

Le Parlement européen aimerait aussi que les certificats soient en vigueur le moins longtemps possible

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2021-05-08T07:00:00.0000000Z

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