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Florence Nater et Crystel Graf, 100 jours au pouvoir

ALEXANDRE STEINER @alexanstein CRYSTEL GRAF

Sans dévoiler leur programme de législature, les deux conseillères d’Etat neuchâteloises élues en mai dernier ont présenté vendredi quelques éléments de leur ligne politique

Il faudra encore patienter pour connaître les priorités que Crystel Graf et Florence Nater entendent donner à leurs départements respectifs. Les deux conseillères d’Etat neuchâteloises élues ce printemps ont convié la presse vendredi pour dresser leur premier bilan, un peu plus de trois mois après leur entrée en fonction. D’emblée, elles ont précisé qu’il ne serait pas question d’aborder le programme de législature. Encore en cours d’élaboration, il devrait être présenté en février prochain.

Au cadre formel du château de Neuchâtel, elles ont préféré une terrasse du bord du lac. Pour montrer leur soutien aux restaurateurs particulièrement touchés par la pandémie, mais aussi par métaphore. «Nous sommes dans le bain depuis 100 jours, il nous semblait donc opportun de vous recevoir aux Bains des Dames», s’amuse la socialiste Florence Nater, en charge de l’Emploi et de la cohésion sociale. «Pour nous, c’est un moment fort», poursuit la PLR Crystel Graf, qui dirige la Formation, la digitalisation et les sports.

Après avoir évoqué les défis posés par ce changement de vie abrupt – tant sur le plan professionnel que personnel – et salué le travail de leurs équipes, les deux élues ont tout de même dévoilé quelques éléments de leur ligne politique, au travers de deux chantiers transversaux à leurs départements.

Conciliation et inclusion

Le premier porte sur la conciliation des vies professionnelles et familiales. «Les femmes mettent souvent de côté leur emploi lorsqu’elles deviennent mères, ce qui n’est pas sans conséquence», précise Florence Nater. Retour à l’emploi difficile, épargne retraite diminuée ou précarité en cas de divorce sont autant de points soulevés par la socialiste. «C’est un vrai enjeu de permettre aux mères de continuer à apporter leurs compétences au marché du travail.»

L’une des solutions à concrétiser s’appelle MAÉ, pour «Ma journée à l’école». Initié lors de la précédente législature, ce projet d’école à journée continue inclut notamment repas de midi et devoirs surveillés. «Le canton de Neuchâtel a déjà réalisé de nombreux efforts en matière d’accueil pré- et parascolaire, mais on peut encore s’améliorer», poursuit Crystel Graf.

Le second concerne l’inclusion. «Neuchâtel est le canton qui place le plus d’élèves en classes spéciales en cas de difficultés, sans que cela soit forcément au bénéfice de l’enfant qui se retrouve privé de certains cours, comme l’anglais par exemple. Cela se traduit par la suite par des difficultés lorsqu’il s’agit de trouver un emploi», constate la directrice de la Formation.

Florence Nater se préoccupe quant à elle des adultes, en particulier en situation de handicap: «Tout le monde ne peut pas forcément intégrer le marché du travail ordinaire. Mais il faut lever des barrières pour permettre à chacun de trouver sa place et de contribuer à la collectivité». Elle donne l’exemple d’une jeune femme handicapée engagée comme aide enseignante dans une école enfantine. «C’est ce type de projets sur lesquels j’ai envie de m’engager», conclut la socialiste.

Députés dans l’expectative

Pour compléter ce bilan, Le Temps s’est approché de députés au Grand Conseil issus de tous les bords politiques. La plupart confient qu’il est encore difficile de juger le travail des deux nouvelles conseillères d’Etat, celles-ci étant entrées en fonction juste avant la période creuse des vacances d’été. Depuis, deux sessions parlementaires se sont tenues, mais qui portaient essentiellement sur des dossiers de la précédente législature.

Selon eux, Florence Nater s’est déjà bien glissée dans son nouveau costume. Par rapport à sa collègue, elle dispose d’un avantage en termes de maîtrise des dossiers, par le fait qu’elle siégeait depuis 2013 au Grand Conseil. Décrite comme discrète et adepte du consensus, elle devra toutefois s’affirmer.

Crystel Graf n’a quant à elle passé que six mois au Conseil général de la Chaux-de-Fonds avant de se voir propulsée au Conseil d’Etat. A gauche comme à droite, on relève qu’elle manque encore d’expérience politique et doit parfaire sa maîtrise des dossiers. Mais on lui reconnaît aussi un tempérament volontaire et la capacité de s’adapter rapidement à ses nouvelles fonctions.■

Suisse

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2021-09-11T07:00:00.0000000Z

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